Alors qu’elle était, jusqu’au XIXème siècle, purement descriptive et basée sur les seules ressemblances, sans se référer à une quelconque notion d’évolution, la systématique (science de la classification) cherche maintenant clairement à refléter l’histoire évolutive des espèces et des taxons en général et à rendre compte de l'ordre d'apparition sur Terre des différents groupes et des liens de parenté entre les individus. Grâce aux analyses de séquences d’ADN, elle vit aujourd’hui une véritable révolution. En botanique, la classification classique Cronquist des Angiospermes (publiée par Arthur Cronquist, un américain, dans An Integrated System of Classification of Flowering Plants en 1981), est peut-être la dernière version des classifications majeures basées essentiellement sur des critères morphologiques, anatomiques et chimiques. Elle est encore plus ou moins utilisée dans certains ouvrages et bases de données. Elle a tendance à être remplacée aujourd’hui par la classification phylogénétique APG III (2009), la troisième version de classification botanique des angiospermes établie par l'Angiosperms Phylogeny Group de Mark Chase, classification botanique la plus importante aujourd'hui. Dans cette nouvelle classification, les relations entre les groupes changent et certains groupes éclatent n'étant plus monophylétiques.
Ce qu’il faut retenir :
Le terme « dicotylédone » garde une valeur seulement descriptive (il existe deux cotylédons dans les graines des dicotylédones) mais ce terme ne reflète pas ce que l’on comprend aujourd’hui du scénario de l’évolution des végétaux.
De nouvelles familles sont apparues :
L’ancienne famille pourtant si pédagogique des LILIACEAE n’est pas monophylétique (toutes les ex LILIACEAE ne proviennent pas d’un même ancêtre). Pour cette raison, elle a explosé en :
ALSTROEMERIACEAE, ASPARAGACEAE, HYACINTHACEAE, NARTHECIACEAE,
RUSCACEAE, TOFIELDIACEAE et XANTHORRHEACEAE.
La famille des PHYLLANTHACEAE est sortie de la famille des EUPHORBIACEAE.
De la même façon l’ancienne famille des FLACOURTIACEAE a éclaté, une partie se retrouve dans les SALICACEAE, une autre dans les ACHARIACEAE, la dernière dans les APHLOIACEAE.
Les HYPERICACEAE et CALOPHYLLACEAE sont sorties de la famille des CLUSIACEAE ou GUTTIFERES.
Les nouvelles familles des CAPPARACEAE (ou CAPPARIDACEAE) et CLEOMACEAE pourraient être sorties des BRASSICACEAE (c’est encore en discussion).
Nombre de genres ont été sortis des VERBENACEAE au profit des LAMIACEAE, ACANTHACEAE et LOGANIACEAE.
En revanche cette dernière, la famille des LOGANIACEAE, a été réduite au profit des GELSEMIACEAE, GENTIANACEAE, STILBACEAE et SCROPHULARIACEAE, cette dernière diminuée de la famille des SCHEGELIACEAE.
La famille des MUNTINGIACEAE a été sortie de la famille des TILIACEAE.
La famille des PICRAMNIACEAE a été sortie de la famille des SIMAROUBACEAE.
La famille des SIPARUNACEAE est sortie de la famille des MONIMIACEAE.
Au contraire d’anciennes familles ont disparu car, autrefois séparées, elles sont maintenant réunies dans une même famille :
Les anciennes familles des LILIACEAE, des FLACOURTIACEAE comme on vient de le voir n’existent plus.
La famille des FABACEAE regroupe maintenant les anciennes familles des MIMOSACEAE et CESALPINIACEAE.
Les anciennes familles des BOMBACACEAE, TILIACEAE et STERCULIACEAE sont incluses dans la famille des MALVACEAE.
Les anciennes familles des AGAPANTHACEAE et des ALLIACEAE disparaissent et sont incluses dans les AMARYLLIDACEAE.
L’ancienne famille des ASCLEPIADACEAE est maintenant incluse dans la famille des APOCYNACEAE.
Les anciennes familles des MAESACEAE, MYRSINACEAE et THEOPHRASTACEAE sont incluses dans la famille des PRIMULACEAE (encore en discussion).
L’ancienne famille des AVICENNIACEAE est incluse dans les ACANTHACEAE.
L’ancienne famille des BUDDLEJACEAE est remplacée par les STILBACEAE.
L’ancienne famille des NAJADACEAE est maintenant incluse dans les HYDROCHARITACEAE.
L’ancienne famille des COBAEACEAE a été intégrée à la famille des POLEMONIACEAE.
Les anciennes familles des GLOBULARIACEAE, CALLITRICHACEAE et HIPPURIDACEAE ont été incorporées à la famille des PLANTAGINACEAE.
L’ancienne famille des NAUCLEACEAE a été incluse dans les RUBIACEAE.
La famille des SAPINDACEAE englobe maintenant les anciennes familles des ACERACEAE et HIPPOCASTANACEAE.
Les anciennes familles DUKEODENDRACEAE, NOLANACEAE et GOETZACEAE ont été incorporées dans les SOLANACEAE.
L’ancienne famille des PELLICIERACEAE a été incluse dans la famille des TETRAMERISTACEAE.
Heureusement, le Code International de Nomenclature Botanique n’impose pas d’utiliser les noms de POACEAE, BRASSICACEAE, FABACEAE, APIACEAE, LAMIACEAE, ASTERACEAE et CLUSICEAE mais se contente de les conseiller en alternative aux noms « consacrés par un long usage » : GRAMINEES, CRUCIFERES, LEGUMINEUSES, OMBELLIFERES, LABIEES, COMPOSEES et GUTTIFERES.