La ravine Balthazar située sur la commune de La Possession abrite l’une des dernières populations (considérée comme la dernière subsistant en milieu naturel de la côte sous le vent de La Réunion) de Lataniers rouges, Latania lontaroides, espèce endémique de La Réunion et en danger critique d’extinction.
Un inventaire de la population naturelle de Lataniers rouges, Latania lontaroides, de la ravine Balthazar a été publié en décembre 2012 par HIVERT J., FÉRARD J., GALLIX T. & GIGORD L. du CBNM et CPIE suite à la communication de Fabris THEMYR (Service Patrimoine, Arts et Évènements de la commune de La Possession) qui la connaissait depuis longtemps. Celui-ci, conscient des forts enjeux patrimoniaux représentés par cette population naturelle, a alors communiqué cette donnée aux différents acteurs de l’environnement de La Réunion. La population prend place entre 110 m et 125 m d’altitude, sa surface est proche de 3500 m2 et son périmètre atteint 468 m. Au total, 61 individus de Lataniers rouges ont été répertoriés au sein de la population. Il s’agit de 35 vivants et de 26 morts. La Liane papillon, Hyptage benghalensis, le Choca vert, Furcraea foetida, l’Avocat marron, Litsea glutinosa, le Cassi, Leucaena leucocephala, le bois malgache, Ehretia cymosa, le Bibi jacot, Guazuma ulmifolia sont envahissants.

Depuis 2013, la commune de La Possession, en collaboration avec le CBN-CPIE Mascarin, entreprend des actions pour la sauvegarde de cette espèce et de son habitat à la ravine Balthazar avec le soutien de l’OFB (Office français de la biodiversité).
L’Office Français pour la Biodiversité (OFB) a lancé en 2018 l’appel à projet « Initiatives pour la reconquête de la biodiversité dans les Outre-mer » afin de soutenir et renforcer les acteurs (associations, collectivités, gestionnaires d’espaces naturels, acteurs économiques) des territoires ultramarins engagés en faveur de la préservation de la biodiversité. C’est dans ce cadre que la commune a soumis à l’OFB le projet de « Sauvegarde et restauration de la dernière forêt naturelle de Lataniers rouges à La Réunion ». Ce projet a été lancé par la commune de La Possession en décembre 2019 pour une durée de 24 mois sur une parcelle de 1,5 ha où est actuellement située cette population. Le 14/10/19 la Commission Piédboi dénombre 27 individus, de 6 m de hauteur, de 35 à 45 cm de diamètre. Ce projet prévoyait la réintroduction de 30 000 plantes de 38 espèces endémiques/indigènes de La Réunion. Cette initiative est aussi l’occasion pour les Possessionnais de participer au projet par le biais d’actions de plantations écocitoyennes.

Le PLU de La Possession approuvé le 12 juin 2019 prévoit que les ravines autour de la ZAC Moulin Joli accueilleront un parc urbain paysager. Plus de nature en ville et des espaces publics embellis sont perçus comme les conditions d’acceptabilité de la densification.
Le 8 oct. 2020, dans le cadre de la semaine du Développement durable à La Possession: inauguration du projet de restauration écologique du latanier rouge.

La préservation de cette population à forte valeur patrimoniale est inscrite dans le PNA en faveur des espèces ligneuses des reliques de la bande adlittorale xérophile (CBN-CPIE de Mascarin 2021-2025) : « Les bas de La Possession (Ravines des Lataniers, Ravine Balthazar, Ravine la Mare) abritent des populations sauvages reliques de Latania lontaroides, Tabernaemontana persicariifolia et Volkameria heterophylla. Ces populations, situées en milieu urbain et péri-urbain subissent de fortes pressions anthropiques et certaines sont directement menacées de disparition par des projets d’aménagements. Dans ce contexte, la commune travaille, depuis 2013, à l’entretien de la Ravine Balthazar et à la préservation de la population de Lataniers présente sur ce site (principalement lutte contre les EEE, surtout Hiptage benghalensis) sur une parcelle de 2 ha environ. Elle souhaite actuellement mettre en œuvre un projet de conservation sur ce même site (soumis à l’OFB). La sensibilité du secteur étant importante (une des dernières populations de Lataniers) et les enjeux de restauration étant très forts, il apparaît essentiel d’accompagner et de renforcer ce projet, notamment afin que les autres espèces de ce PNA soient prises en compte mais aussi qu’un suivi environnemental fin des travaux soit mis en place afin de garantir les meilleurs résultats possibles en matière de restauration.
En 2021, le projet Mob’biodiv REDPALM porté par la commune de La Possession a bénéficié d'une aide de 300 000 € pour accompagner ce projet qui a été financé grâce au plan France Relance (le plan France Relance, qui permet d’accélérer les transformations écologique, industrielle et sociale du pays, propose des mesures concrètes à destination de tous : particuliers, entreprises et associations, collectivités ou administrations) par l’OFB. Il visait sur une période de 19 mois à :

Restaurer les interactions faune et flore sur le site,
Poursuivre les efforts de lutte contre les espèces exotiques envahissantes,
Réintroduire les espèces végétales indigènes typique de la zone,
Sensibiliser le public à la sauvegarde de la végétation indigène des milieux secs des bas de l’ouest.

Il a été demandé une dérogation à des fins de conservation pour la récolte, la multiplication et la plantation de 20 espèces végétales menacées protégées sur l’île de La Réunion au titre de l’Arrêté du 27 octobre 2017 relatif à la liste des espèces végétales protégées dans le département de La Réunion :
Abutilon exstipulare (Cav.) G. Don [Mauve],
Acalypha filiformis Poir.,
Diospyros borbonica I. Richardson [Bois noir des hauts],
Dombeya acutangula Cav. [Mahot tantan],
Fernelia buxifolia Lam. [Bois de buis],
Erythroxylum sideroxyloides Lam. [Bois de ronde],
Foetidia mauritiana Lam. [Bois puant],
Gouania mauritiana Lam. [Liane savon],
Hibiscus columnaris Cav. [Mahot rempart],
Hibiscus ovalifolius (Forssk.) Vahl,
Latania lontaroides (Gaertn.) H.E. Moore [Latanier rouge],
Obetia ficifolia (Poir.) Gaudich. [Bois d’ortie],
Polyscias cutispongia (Lam.) Baker [Bois d’éponge],
Poupartia borbonica J.F. Gmel. [Zévi marron],
Ruizia cordata Cav. [Bois de senteur blanc],
Scolopia heterophylla (Lam.) Sleumer [Bois de prune],
Stillingia lineata (Lam.) Müll.Arg. [Tanguin pays],
Tabernaemontana persicariifolia Jacq. [Bois de lait],
Terminalia bentzoe (L.) L. f. subsp. bentzoe [Benjoin],
Volkameria heterophylla Vent. [Bois de chenilles].

Le 22 novembre 2023, les éco-délégués de seconde du lycée de La Possession ont participé, toute la matinée, à un chantier participatif de replantation dans la ravine Balthazar.
Le mercredi 29 novembre 2023, les élèves éco-délégués du collège Texeira da Motta ont participé à la restauration écologique d’une « forêt semi-sèche » dans la ravine Balthazar qui se situe à environ 15 minutes de leur collège. Lors de la matinée, les élèves ont planté près de 90 arbres indigènes et endémiques de la Réunion, lutté contre des espèces exotiques envahissantes et se sont entraînés à reconnaître les différentes espèces d’arbres présentes sur le site.
Dans le cadre du projet REDPALM, une plantation collective a eu lieu lundi 22 avril 2024 en présence de 80 personnes, incluant deux classes de l'école André Malraux.
12 espèces différentes dont 8 menacées d'extinction (lataniers rouges, bois de senteur blanc, bois d'ortie et bien d'autres espèces protégées) ont été réintroduites sur une parcelle de 137 m² sur la Ravine Balthazar !
D’altitude basse (110-125 m), le segment du bras de la Ravine Balthazar concerné par le projet entaille l’extrémité d’une planèze de la phase IV du Piton des Neiges, un peu en amont de son débouché dans la Plaine des Galets, sous bioclimat xérotropical, de thermotype thermotropical et d’ombrotype sec inférieur. La terminologie classique de « mégatherme semi-xérophile » utilisée depuis T. Cadet (1980) n’est pas appropriée à ce site qui d’ailleurs s’inscrit, selon Cadet (1980) dans la « bande de savanes » à caractère xérophile.
Le profil de la ravine, aux écoulements temporaires lors des périodes de forte pluviosité, s’accentue vers l’amont, avec deux secteurs distincts aux potentialités différentes : un secteur amont à ravine entaillée de 6-7 m, à lit majeur étroit entre des parois rocheuses abruptes ; un secteur aval, au profil s’affaiblissant, faiblement entaillé (3-4 m), au lit majeur élargi et ± flanqué de terrasses latérales.
Le site s’inscrit dans un environnement devenu urbain (ZAC Moulin Joli), jadis agricole dans un secteur défriché et exploité sans doute très tôt dès les premiers temps de la colonisation de l’île. L’orthophotographie IGN de 1950 montre de part et d’autre de l’étroite ravine un parcellaire essentiellement de cultures avec des andains bien visibles, de jachères ou de savanes pastorales.

Auteur.rice non communiqué.e