Les petits insectes vus sur les fleurs d'Heterochaenia rivalsii sont des thrips


Thrips sur Heterochaenia rivalsii (16)
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Les petits insectes vus sur les fleurs d'Heterochaenia rivalsii sont des thrips qui auraient un rôle de pollinisateurs. Voici ce que dit Google :

La plupart des thrips se nourrissant de pollen et de nectar sont aussi des « transporteurs » du pollen et ils le sont depuis longtemps, puisqu'on a trouvé des thrips sur le corps desquels étaient « collés » des grains de pollen de Cycadales ou de Ginkgoales, dans de l'ambre espagnol daté du début du Crétacé.

À la différence des abeilles, ils ne transportent souvent que quelques grains de pollen lors de leurs déplacements dans la fleur ou d'une fleur à l'autre. Mais ce faible nombre de grains est compensé par le fait que les thrips peuvent être très nombreux, et certains thrips adultes peuvent transporter plusieurs centaines de grains de pollen à la fois. Ces espèces contribuent au service écologique de pollinisation, parfois en perturbant le travail des sélectionneurs et hybrideurs. Selon Daw Frame, de nombreuses fécondations non désirées par les hybrideurs – et parfois attribuées au vent – seraient dues au passage de ces insectes. Charles Darwin avait déjà noté que ses études sur la pollinisation étaient gênées par ces créatures « qu’aucun filet ne peut bloquer... ». Certaines espèces sont polyvalentes et consomment plusieurs types de pollen, alors que d'autres ne sont associées qu'à une seule espèce de plante, ou pour d'autres encore associées qu'à un type morphologique de fleurs ou un type particulier d'inflorescence ou de cône... (ainsi, en Australie, Wilkiea huegeliana, arbuste dioïque de l’est du continent produit des fleurs presque fermées, qui ne semblent accessibles qu'à une seule espèce de thrips, qui les pollinise.

Des interactions durables, résultant souvent d'une longue coévolution, existent entre les thrips pollinisateurs et leurs plantes hôtes. Souvent les mâles et les femelles sont nourris de pollen dans les fleurs où ils s'accouplent et dans lesquelles les femelles vont pondre (dans la même fleur ou dans une autre fleur mâle, à l’anthèse ou avant la période fertile). Les jeunes thrips grandissent rapidement dans ces fleurs mâles et une fois sexuellement matures seront au moment de l'anthèse attirés par le parfum (et/ou la couleur ou la forme) de fleurs femelles. Ils y trouveront un peu de nectar et pourront y déposer les grains de pollen qu'ils auront transportés à partir de la fleur mâle.

Dans la forêt tropicale, le thrips Frankliniella diversa Castilla elastica semble le pollinisateur spécifique des fleurs de (Moraceae). En Europe, le thrips Ceratothrips ericaeErica tetralix visite les fleurs semi fermées des bruyères  et Calluna sp.Thrips imaginis , les unes après les autres au rythme de leur maturation, mais seules les femelles ailées atteindront les bruyères éloignées, de même en Australie pour les larves de l'espèce qui chaque jour déménagent dans une fleur fraîchement éclose d’Echium plantagineum (de la famille des Boraginacées).

Ce type d'interactions connaît d'autres variantes : par exemple en Malaisie, les thrips DolichothripsMacaranga hullettii pondent indifféremment dans les fleurs mâles et femelles de  (de la famille des Euphorbiacées) alors que d’autres MacarangaBrooksithrips chamaedoreae acceptent une pupation à l’intérieur des fleurs. Au Belize, les femelles de  rejoignent les mâles rassemblés sur les inflorescences femelles de palmiers du genre ChamadoreaMacrozamia lucida . Les cônes de et M. macleayi Cycadothrips(de la famille des Cycadacées) produisent de la chaleur qui module le développement des thrips  et il reste sans doute d'autres types d'interactions thrips-plantes à découvrir.

Il semble que les plantes préférées des thrips pollinisateurs ont un cycle de floraison adapté aux leurs (qui varient selon la latitude et l'altitude). Et les plantes pollinisées par les thrips ont quelques points communs : elles sont plutôt d'une taille petite à moyenne, d'une couleur plutôt blanche à jaune ou verdâtre avec souvent des touches de rose et émettent un parfum (ressenti comme agréable par l'homme). Les fleurs sont groupées en inflorescences compactes ou s'ouvrent les unes après les autres. Certaines fleurs forment un abri pour les thrips (fleurs globuleuses ou urcéolées) ou sécrètent du nectar en petite quantité et produisent des grains de pollen d'une taille moyenne à inhabituellement petite. Une partie de ces caractéristiques sont partagées avec les fleurs pollinisées par de petits coléoptères (cantharophilie). Les botanistes ont constaté que les fleurs pollinisées par des thrips le sont aussi par des coléoptères (petits ou moyens). Quelques cas d'associations strictes entre une plante et des thrips sont connus (quatre espèces de thrips sont les pollinisateurs uniques de Popowia pisocarpa Annonacée de Sarawak), alors que les autres sont considérées comme essentiellement pollinisées par des coléoptères).

© François DUBAN 2020