BotKitDVT > Plantes de La Réunion > ARBRES ARBUSTES > Jatropha curcas - Pion d'Inde - Euphorbiaceae - Brésil ! - 17 Mar 2020 at 15:42:02
Topic: Jatropha curcas - Pion d'Inde - Euphorbiaceae - Brésil !
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Photo F.D. (chez Annie S.)
Photo F.D. (chez Annie S.)
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Descriptifs
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Jatropha curcas
Jatropha curcas, Francisco Manuel Blanco, Flora de Filipinas
Jatropha curcas
Jatropha curcas (ou Curcas curcas) est une espèce d'arbuste de la famille des Euphorbiaceae originaire du Brésil. Bien qu'étant toxique, cette plante est cultivée notamment pour la production d'huile à usage principalement industriel.
Dénominations
En Afrique, il est appelé pourghère, ou tabanani en wolof, ou bagani (« poison ») en bambara à cause de sa toxicité, ou frofro baka en godié et "apromprom" en baoulé, deux ethnies de Côte d'Ivoire.
En Haïti, il est appelé Gwo Medsiyen.
Appelée frofro baka dans l'ethnie ivoirienne Godié, elle y joue un rôle de conjuration du mauvais sort.
Description
Ses fleurs sont de couleur rouge.
La plante dégage une mauvaise odeur.
Culture
Le jatropha pousse en climat tropical à sub-tropical. Par ses racines fortes et profondes, ainsi que par son tronc à caudex qui constitue un réservoir d’eau, le jatropha est capable de résister à des périodes de sécheresse prolongée. Il ne nécessite aucun entretien particulier mais, pour bien fructifier, a besoin d'au moins 400 à 600 mm de précipitations annuelles[réf. nécessaire]. La plante supporte mal des précipitations supérieures à 2 000 mm[réf. nécessaire]. Elle peut commencer à produire au bout d’un an.
Il faut 12 mois pour obtenir une plante adulte à partir de graines ou 9 mois à partir d'une bouture mais le pourghère atteint sa pleine productivité en 3 ou 4 ans selon la nature du sol et le climat. La plante vit plus de 50 ans1.
La culture du jatropha requiert une préparation du sol lorsque l'horizon superficiel est induré (trou ou saillie de sous-solage d'au moins 30 cm de profondeur), ni pesticides et autres produits polluants (grâce à ses qualités insecticides et fongicides). Son énorme avantage est de ne pas rentrer en compétition avec les cultures vivrières car son huile n'est pas alimentaire et il s'adapte aux sols arides ou semi-arides impropres à la plupart des cultures vivrières.
Un hectare peut permettre la culture de 1 500 à 2 500 pieds de jatropha et chaque arbre adulte donne entre 2 et 6 kg de graines par an généralement en deux fructifications selon le cultivar utilisé et la richesse du sol. 5 kilos de fruits donnent 1 litre de bio-carburant. On peut donc espérer entre 600 et 1 800 litres d'huile à l'hectare.
Propagation
La multiplication du jatropha se fait par semis ou par bouture qui donne de bons résultats. Ce dernier mode de multiplication a aussi l’avantage que la plante grandit plus rapidement et donne des fruits plus tôt. Le semis produit une racine pivotante plus adaptée aux besoins de la protection anti-érosive.
Les premières expériences tendent à démontrer que, sur les sols pauvres de savane, la plante démarre bien après un brulis et plus difficilement après une culture vivrière.
La multiplication par semis donne des résultats très variables en termes de productivité. C'est pourquoi on constate beaucoup d'échecs liés à une faible productivité sur des plantations issues d'un semis. Pour créer une plantation de jatropha, il est conseillé de passer par une étape intermédiaire de sélection et de multiplication végétative des plants sélectionnés.
Cette plante ne produisant que quelques fruits par branches (entre 10 et 20), il convient de la conduire en multicaulie pour augmenter la production. À cette fin, il est conseillé de procéder à un étêtage à la fin de la première saison sèche afin de stimuler la ramification précoce.
Toxicité
En dehors de cette production d’huile végétale, le jatropha produit également, en situation de stress (notamment hydrique, mais aussi en cas de blessure ou de taille trop sévère de la plante), la curcine (ou curcasine)2, une toxalbumine très active, substance très toxique proche de la ricine, bloquant l’activité de synthèse ribonucléique (destruction partielle des codons messagers de l’ARN, ce qui conduit au blocage complet de l’activité de la cellule puis à sa mort rapide) ; cette propriété est utilisée en médecine comme agent antitumoral3.
On retrouve des traces de cette puissante toxine dans l’huile végétale (extraite de ses graines), qui est donc impropre à la consommation normale humaine ou animale. La préparation de l’huile ou du diester expose aussi le préparateur à ce produit toxique. Traditionnellement, les graines étaient concassées et broyées, avant d'être brassées en pâte épaisse dans l’eau, pour être ensuite fortement pressées pour extraire cette toxine (qui était parfois utilisée pour confectionner des poisons utilisés sur des armes de guerre, pour la chasse, ou encore dispersée dans les lacs ou les rivières pour la pêche). L'huile était séparée après filtration pour la préparation d'onguents médicinaux antiseptiques pour soigner les blessures infectées, mais la farine résiduelle reste trop toxique pour l'alimentation humaine.
Certains estiment que la toxicité du jatropha le rendrait trop dangereux à cultiver en milieu rural4.
Utilisation de la plante
La coque séchée des graines est combustible et peut remplacer le bois de feu, ce qui constituerait une solution à la déforestation en milieu rural.
Plus récemment, son usage pour produire des agrocarburants s'est développé, notamment en Inde, ce qui lui vaut le surnom d'"or vert du désert". En décembre 2008, un Boeing 747 d'Air New Zealand a effectué avec succès un vol test en utilisant, pour l'un de ses moteurs, l'huile de jatropha5.
Agrocarburant
Machine à extraire de l'huile.
Le jatropha curcas peut produire jusqu'à 2 000 litres de diester par hectare (bien plus que le colza ou le soja). Toutefois, au début des années 1990, une tentative de culture au Nicaragua sur 2 000 hectares n'a pas tenu ses promesses et s'est révélée catastrophique, avec pour seul rendement 200 litres par hectare. En effet, bien que la plante soit en mesure de pousser sur des sols arides, il semblerait que son rendement chute si l'apport en eau et la qualité du sol sont insuffisants. Ce qui crée une pression sur le mode de culture, car viser un rendement optimal nécessite de planter sur un sol fertile et d'irriguer régulièrement. Toutefois, des études ont mis en avant la possibilité de recourir aux eaux usées, ce qui permettrait de fertiliser et d'irriguer du même coup sans poser de problème sanitaire puisqu'il ne s’agit pas d’une plante comestible. En 2009, une autre étude menée au Mozambique conclut que la culture du jatropha ne remplit pas les espoirs placés en elle6.
En Inde, des scientifiques cherchent à identifier les gènes responsables de la production d'huile, en vue d'élaborer un jatropha génétiquement modifié qui devrait être prêt d'ici à 20127.
En 2010, après quelques années de tests de culture en Inde et en Tanzanie, certains exploitants renoncent à la culture du jatropha, celui-ci ne produisant pas les quantités espérées8.
Un rapport publié par la FAO et l'IFAD (Fonds international de développement agricole) confirme que, si la production de jatropha à des fins énergétiques pourrait bénéficier aux agriculteurs pauvres, en particulier dans les zones semi-arides et isolées des pays en développement, celle-ci ne se substituera pas au pétrole. L'étude estime que « la plupart des investissements et des politiques engagés dans le jatropha ont été réalisés sans connaissances scientifiques suffisantes ». La production de jatropha devrait davantage être destinée à une utilisation locale, en remplacement de la biomasse traditionnelle.
Le rapport "Jatropha : l'argent ne pousse pas sur les arbres", publié par les Amis de la Terre International en janvier 2011, étudie les performances de ces cultures et conclut que cette plante n’est pas à la hauteur des espérances. Les rendements sont notamment bien en dessous des promesses9.
En Algérie, des essais devaient avoir lieu à Hassi Messaoud, région aride, puisque le jatropha se contente de 400 mm d'eau. Cette plante appelée dandenhari ou dandebarou en arabe et purging nut tree en anglais est très envisageable dans cette région comme alternative écologique au pétrole fossile. Pouvant vivre jusqu'à 50 ans, ses produits et sous-produits sont utilisés comme agrocarburant, en savonnerie, comme aliments du bétail après détoxification, engrais organiques, combustibles, pesticides, etc.
Aux USA, en janvier 2009, un avion a déjà volé avec un plein d'huile de jatropha comme carburant (par Cherfaoui M.S., UMMTO).
Le système Jatropha
Le système Jatropha est une approche de développement rural intégré. En plantant des haies vives de jatropha pour protéger les champs contre les vents et les animaux errants herbivores, on obtient des fruits. Par pressage des graines, on extrait de l'huile de jatropha qui pourra être employée pour la production de savon, pour l'éclairage et la cuisine et comme combustible dans des moteurs diesel. Ainsi, ce système couvre 4 principaux aspects du développement rural:
• promotion de la femme (production locale de savon avec de la soude caustique, ou, de manière plus rustique, avec des cendres de bananes brûlées);
• réduction de la pauvreté (protection des cultures par sa toxicité et vente de graines, d'huile et de savon).
• lutte contre l'érosion (plantation de haies); elle fournit également de l’humus et retient l’humidité.
L'avantage évident de ce système est que toutes ces opérations peuvent être effectuées directement en zones rurales ou même en village sans traitement centralisé (à la différence de l'industrie du coton par exemple).
Usage médicinal, recherche
Traditionnellement, on utilisait son huile comme un purgatif et sa racine contre la lèpre.
Autres utilisations
Le tourteau, un sous-produit du processus d’extraction de l’huile, peut être récupéré et servir d'engrais organiques grâce à sa teneur élevée en azote. Correctement traité, le tourteau constitue une source de protéine à haute valeur pour l'alimentation de bétail.
En Haïti, le jatropha (connu là-bas sous le nom de Gwo Medsiyen) est utilisé depuis des générations dans les rituels vaudous (pour purger les esprits malins et libérer les âmes des morts) et en médecine traditionnelle. Aujourd'hui, source de développement rural et des agrocarburants aux nombreuses qualités, il pourrait également contribuer au reboisement de l'île.
INPN
Jatropha curcas L., 1753
Valavelo (Bushi [= Shibushi], Mayotte)
Msumu, Mri maji (Maore Comorian [= Mahorais], Mayotte)
Médicinier cathartique, Gros pignon d'Inde, Ricin d'Amérique (Français, Mayotte)
Médicinier cathartique, Pignon d'Inde, Pion d'Inde, Gros pignon d'Inde, Ricin d'Amérique (Français, Réunion)
Médecinier purgatif (Français, Antilles françaises)
(Equisetopsida, Malpighiales)