A. FEMENIA - M. BEGUE :C'est un groupe (toujours conséquent : 18 !) qui a randonné hier sous le soleil, mais avec une petite brise bien venue.
Nous avons pu observer plusieurs types de milieux :
- Reliques de la Forêt de sub-mangrove (aval de L’Étang St Paul).
- Plage basaltique (en cours de réhabilitation).
- Reliques du Parc aménagé en 2016 à la Grotte du peuplement.
Autour de l'embouchure de l'Etang St Paul on trouve les arbres constitutifs de cette forêt : porchers, movas, bois malgache (Dendrolobium umbellatum), toto margot.
On parle de sub-mangrove car La Réunion est encore très jeune (à la différence de Maurice où la mangrove aux palétuviers est présente). Tous ces arbres poussent tout de même les pieds (presque) dans l'eau !
Hier nos chefs nous ont fourni l'occasion de préciser (retenir ?) la différence entre les porchers (Thespesia populneoïdes et Thespesia populnea) : le 1er a des fruits portés par un long pédicelle, les fruits secs s'ouvrent, ses feuilles sont plus foncées à la différence du 2ème. Un petit tour sur le site de "mi-aime-a-ou" refroidit nos récentes connaissances : "Cependant, on trouve de nombreux spécimens intermédiaires (appelés hybrides par certains) là où les deux types se rencontrent"...
C'est grâce à Monique et ses yeux de... lynx que nous avons pu admirer les Taphiens de Maurice : un adorable chiroptère de 40 cm d'envergure passant ses journées en haut des cocotiers.
L’Étang St Paul est classé Réserve Naturelle Nationale depuis 2008, et a fait son entrée en 2019 sur la liste des zones humides d'importance internationale au titre de la convention RAMSAR (du nom de la ville iranienne où cette convention a été signée en 1971) qui garantit la protection des zones humides.
On ne peut passer sous silence l'ensemble des pestes végétales qui envahissent ce milieu : Baies roses, Tamarin de l'Inde, Laitue d'eau, Jacinthe... La protection du site est visible : des troncs de tamarins de l'Inde sur la berge sont écorcés (pour les faire mourir : message pour les Tisaneurs !). L'eau de L’Étang fait régulièrement l'objet de ramassages des Jacinthes (on voit les machines sur les berges). Certaines espèces comme le Bois de Demoiselle ou le Bois d'Arnette ont été replantées. Le Bois d'Arnette semble bien être le notre et non le Zoulou qui avait fait l'objet d'une de nos sorties du dernier hiver austral. Tous ces pieds de bois ont soif !
La plage basaltique de Cambaie menacée de disparaître par la modification de sa flore originelle et son exposition aux fortes houles et tempêtes fait l'objet depuis 2019 de protection. L'ONF essaie de maîtriser les espèces exotiques envahissantes (filao, tamarin de l'Inde, zépinards) et replante des espèces indigènes des Mascareignes (movas, porchers, veloutiers, maniocs bord de mer). D'autres espèces bien adaptées aux conditions de salinité comme le raisin de mer sont aussi replantées. Reste une interrogation sur la plantation d'une petite population de Mimusops elengi (Coing de Chine) sur le haut de plage : essai ? erreur ?
… notre déception fut grande de ne retrouver dans le parc aménagé en 2016 à la Grotte du peuplement par la mairie de St Paul que les étiquettes des essences plantées ! Rien (ou pour être exact bien souvent rien) derrière les pierres-étiquettes !
Nous espérions retrouver en particulier les Bois Mussard... les Bois de Tension. Ils ont disparu ! : morts ?, pillages ?
Cet endroit reste un très joli havre de verdure idéal pour les pique-niques !