BotKitDVT > Plantes de La Réunion > ARBRES ARBUSTES > Hernandia mascarenensis - Bois blanc - Hernandiaceae - Endémique de La Réunion.rtfd - 16 Aug 2019 at 13:26:15
Topic: Hernandia mascarenensis - Bois blanc - Hernandiaceae - Endémique de La Réunion
Hernandia mascarenensis - Bois blanc - Hernandiaceae - Endémique de La Réunion
Photos
Photo de G. Fontaine
Photo de J. THIEN-AH-KOON
Photo de J. THIEN-AH-KOON
URLs
À propos
Le genre Hernandia est dédié dès 1703 par Charles Plumier(1646-1704) au botaniste espagnol Francisco Hernández (1515-1678), repris par Carl Linné (1707-1778) dans le Species Plantarum (1753), puis, en 1826, par le botanisteCarl Ludwig Blume (1796-1862) d'origine allemande.
Francisco Hernández, médecin de Philippe II, est l'auteur de l'une des premières études scientifiques de l'Amérique centrale. De formation scientifique, Hernández se consacre à l'histoire naturelle et traduit l’Histoire naturelle de Pline l'Ancien (23-79). Il possède une solide formation intellectuelle et scientifique, et une mentalité ouverte aux nouveautés.
Il critique notamment Nicolas Monardes (v. 1493-1588), qui rédige son œuvre en étudiant simplement, sans se déplacer, les plantes qui sont apportées par les voyageurs espagnols. Pour Hernández, il convient d’étudier la nature directement, in natura.
Il est choisi par Philippe II, pour diriger une expédition scientifique en Amérique espagnole et notamment en Nouvelle-Espagne (Mexique). Ce sera l'une des premières et des plus coûteuses : Hernández se voit offrir 60000 ducats pour organiser son voyage. Par ordre royal du 11 janvier 1570, le roi le nomme protomédico general de nuestras Indias, islas y tierra firme del mar Océano. Hernández est chargé d'examiner et de décrire les plantes médicinales indiennes, de réaliser un journal de ses découvertes en suivant le modèle de l’Histoire naturelle de Pline.
Il part en août 1571, avec son fils, et débarque en février 1572 à Veracruz. Durant trois ans, il parcourt l'Amérique centrale.
L'expédition comprend un géographe, des peintres et des botanistes, des médecins indigènes. Son mandat initial est de cinq ans pour traiter de la médecine traditionnelle indienne de toute l’Amérique (Caraïbes, Nouvelle Espagne, Pérou), voire de l’Asie (Philippines, Chine). De la médecine Hernández glisse à l’histoire naturelle en ajoutant les plantes non médicinales, les animaux et les minéraux. Et il parvient à rester plus longtemps que prévu en Nouvelle Espagne (deux ans de plus), et à faire renoncer le roi à l’obliger à étendre son enquête au Pérou.
Si le Pérou et l’histoire des sciences y ont perdu une matière de première main qui aurait été précieuse en traditions indiennes, l’histoire du Mexique y a gagné un ouvrage non prévu au départ, mais que l’auteur a ajouté, en humaniste de son époque : les Antiquités de la Nouvelle Espagne. En effet, à partir de mars 1574 jusqu'à son retour en Espagne en 1577, Hernández habite à Mexico où il constitue sa collection, étudie les pratiques médicales locales ainsi que l'archéologie. Il rapporte avec une collection considérable de plantes séchées ou non (représentant 2500 espèces), 38 volumes de dessins et de notes dont trois écrits en nahuatl, langue des Aztèques ainsi qu’environ 600 spécimens d’animaux ou des minéraux. Ses notes sur ses observations ne nous sont pas toutes parvenues.
Il meurt avant de voir paraître son œuvre.
Compte tenu du coût de l'édition de celle-ci, Philippe II charge un éditeur napolitain d'en publier une version abrégée qui paraît seulement en 1615 (l'éditeur est mort prématurément), puis plus complète en 1651. Les originaux conservés dans la bibliothèque de l'Escurial ont disparu, sans doute détruits lors de l'incendie de 1671. Nous ne connaissons donc que des bribes, parfois mal sélectionnées ou retranscrites, de cette œuvre immense. Hernández a aussi décrit 230 espèces d'oiseaux mais les illustrations, perdues, manquent et rendent leur détermination très délicate. Heureusement, il cite systématiquement les noms en nahuatl souvent encore en usage aujourd'hui.
Descriptifs
mi aime à ou
- Nom commun : Bois blanc. Endémique de La Réunion.
- Nom scientifique : Hernandia mascarenensis Meisn.
- Synomyme : Hernandia ovigera auct. non L.
- Famille : Hernandiaceae
- Origine : Endémique de La Réunion et de l'île Maurice
Hernandia mascarenensis appelé couramment Bois blanc est une espèce menacée d’extinction. Endémique de l'île Maurice et de La Réunion, le Bois blanc a déjà disparu de Maurice, à La Réunion cet arbre ne se retrouve qu’à l’état d’individus isolés, localisée préférentiellement dans les forêts mégathermes hygrophiles. Les rares spécimens de Bois blanc qui ont besoin de grandes quantités d'eau tout au long de leur développement se trouvent à basse altitude, dans les Forêts humides.
Cet arbre est rare en régression, de ce fait il est protégé par arrêté ministériel du 06 février 1987.
Hernandia mascarenensis est un arbre qui peut atteindre plus de dix mètres de hauteur, son écorce est lisse gris jaunâtre.
Le Bois blanc présente une hétérophyllie marquée, les feuilles juvéniles sont profondément lobées, les feuilles adultes alternes sont simples, pétiolées sans stipules, limbe ovale ou ovale elliptique, aigu ou courtement acuminé au sommet, subcordé à la base, nervation : cinq nervures palmées, la nervure médiane portant 2-3 paires de nervures secondaires.
Inflorescence : En thyrses simples atteignant 17 cm de longueur, couvertes d'un tomentum dense.
Fleurs : l'espèce est monoïque avec des fleurs mâles trimères aux étamines tomenteuses, et des fleurs femelles tétramères, avec 4 glandes ellipsoïdes.
Autre
Le Bois blanc, (endém. Réu.)
Comme son nom l'indique a un tronc blanchâtre. Ses feuilles adultes sont ovales alors que ses feuilles juvéniles ont la forme d'une patte d'Oie avec de belles nervures rouges. Son bois tendre et volumineux fut utilisé par les noirs marrons pour tailler des pirogues.
CBNM RHUM
Hernandia mascarenensis | HERNANDIACEAE
Nom commun principal
Bois blanc
Synonyme
Hernandia ovigera L. var. mascarenensis Meisn.
Indigénat
Endémique de La Réunion et de Maurice
Menace
En danger critique d’Extinction dans les milieux naturels à La Réunion
Protection
Protection régionale, au titre de l’arrêté du 6 février 1987
Description
Arbre pouvant atteindre 15 m de haut, à port dressé et à branches étalées. Tronc droit, à écorce ± lisse de teinte blanchâtre et de texture spongieuse.
Feuilles alternes*, portées par un pétiole* de 5-17 cm, à limbe* muni de marges* entières et de forme variable selon l'âge de l'individu (hétérophyllie*) : ovale-elliptique*, de 11-24 x 8-14 cm, à sommet ± en pointe et à base échancrée chez les adultes ; profondément découpé en 3-5 lobes, à nervures rouges et à pétiole* ne naissant pas sur le bord du limbe* chez les juvéniles.
Fleurs groupées en inflorescences d'environ 17 cm de long naissant en position terminale des rameaux, à boutons floraux d'environ 5 mm de diamètre couverts de poils courts, à fleurs mâles et femelles distinctes de couleur jaune pâle.
Fruits charnus, de forme ± sphérique d'environ 2 cm de diamètre, composés d'une unique grosse graine à côtes* marquées enfermée au sein d'une enveloppe membraneuse de couleur rosée et ouverte à son sommet par un orifice qui se dégrade avec le temps. Monoïque
Ecologie
Bien qu'anciennement assez commune à La Réunion, cette espèce n'est plus présente qu'en un nombre réduit de stations distribuées selon une large gamme altitudinale et écologique allant des forêts mégathermes hygrophiles à mégathermes semi-xérophiles, aussi bien dans des milieux naturels peu perturbés que dans des formations secondaires.
Confusion
Aucune.
Remarques
Espèce endémique de La Réunion et de Maurice. Encore présente à La Réunion, elle n’a pas été revue à Maurice depuis le début du XIXe siècle.