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Trous blancs

Nous nous retrouvons à la Plaine des Cafres pour cette sortie suggérée par Maryse qui, une fois les voitures laissées sur parking de la forêt de Cryptomeria de la Route du Volcan, nous guide sur un sentier qui passe sous les grands pins du Mexique, longe des prés protégés de barbelés, avant de s'enfoncer dans la forêt de Cryptomeria. Gislein  F. nous a rappelé l'histoire des Trous blancs, trois cratères apparus il y a 6000 ans — au moment de l'arrivée des premiers agriculteurs venus du Proche-Orient sur le continent européen. Jeunes volcans violents, explosifs, ils ont craché des nuées de cendres avant de répandre leurs laves jusqu'à Saint-Pierre à la Pointe du Diable. C'est la présence d'eau en sous-sol que la rencontre avec le magma transforme en chaudière. Après l'explosion et la voltige des bombes volcaniques, reprise des émissions normales. Le calme totalement revenu, le lichen, blanc de loin, a pris possession des lieux. Pour comparaison, le Piton bleu visité il y a deux semaines a lui 19 000 ans — à l'époque de la dernière période glaciaire. L'Homme de Cro-Magnon a déjà inventé l'aiguille à chas pour coudre.

Nous progressons dans le sous-bois de la forêt de Cryptomeria. Malgré la densité des branchages tombés à terre jonchant le sol, les graines présentes avant la plantation des arbres japonais, endormies, redémarrent à la première occasion quand un peu de lumière les atteint. Le Branle bâtard au feuilles minuscules et dures est le plus présent et voisine avec les Cryptomeria qui ont des fleurs mâles et femelles, ces dernières produisant les cônes. De jeunes Tamarins des Hauts sont là aussi, dont les feuilles ne sont pas des feuilles mais des phyllodes (phyllode, subst. fém. Pétiole aplati, ressemblant à une feuille et qui en remplit les fonctions physiologiques). Parmi les fougères, on repère notamment Sticherus flagellaris aux rachis bien garnis. De jeunes  Ambavilles blancs à fleurs jaunes et des Jolis cœurs des Hauts sont aussi repérés. Le petit Catafaye se distingue par... son absence d'odeur. Ses feuilles paraissent presque décussées. 

Le sentier grimpe franchement, traverse la piste goudronnée avant de monter dans les Branles et les Tamarins. La Brunella en orne les bords. 

Nous prenons le temps de rendre hommage à un immense Tamarin des Hauts auquel nous conduit Maryse. Le paysage se dévoile dans toute son intensité : vert intense et lumineux des prairies artificielles, monts lointains, immenses nuages torturés par les courants ascendants. Comme le sentier retrouvé à travers les broussailles. 

Le premier Trou blanc est bientôt atteint. Vertige assuré au bord du cratère. 

Nous arrivons ensuite au Trône, rocher volcanique torturé qui offre de quoi contempler assis un spectacle offert aux dieux. Ici le regard balaie la côte ouest, les montagnes, les plus hauts sommets de l'île et le mouchetis des minuscules habitations des hommes. Le vert est partout sous d'immenses nuages blancs. Le vent souffle.

Certains s'aventurent au bord de la gueule du Trou blanc le plus proche. 

Commence la redescente, avant de trouver le sentier qui plonge dans le troisème Trou blanc où nous pique-niquerons.


© Cire 2014