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"Bonjour les gens !" ! Salut offert par un enfant de maternelle parti hier avec sa classe à la "chasse aux... couleurs" dans le jardin botanique de Mascarin.

Ce lieu est en lui-même un cadeau par sa seule entrée vers la maison, son passage autour de la pièce d'eau, il nous invite à la quiétude.

Hier, deux passionnés, Olivier Mehari et Monique Paternoster nous ont aussi offert une matinée riche de découvertes !

Nous avons voyagé en Amérique, en Asie, en Australie à travers la nouvelle collection de plantes carnivores mise en scène par Olivier Mehari. Ce projet (qui évolue encore) rassemble  à l'extérieur autour d'une mare (tourbière ?) de nombreuses espèces venues d'Amérique, à l'intérieur on découvre une forêt tropicale humide et des espèces venues plutôt d'Asie et certaines des Hauts de chez nous.

Ce serait bien réducteur de résumer l'intervention d'Olivier Mehari à un inventaire des espèces présentées ! Les notions d'évolution, de coévolution, de commensaux développées par notre guide incitent à chercher plus loin que l'aspect "spectaculaire" de ces plantes.

La "carnivorie" leur permet de compléter leur alimentation, car elles vivent dans des milieux très pauvres en azote et en phosphore.

La collection permet de recenser les différents type de pièges : à urnes (Népenthès en Asie, Cephalotus en Australie, Sarracenia en Amérique, Heliamphora en Amérique du Sud), à mâchoires (Dionaea), à glu (Drosera), racinaires (Utricalaria).

Certains pièges sont actifs comme pour les Dionaea (les mâchoires se ferment), les Drosera (insecte pris, puis entouré par la glu, le mouvement est très lent), les Utricalaria (la proie est aspirée par les outres).

D'autres sont passifs : Brocchinia (famille des bromeliacées : les proies se noient dans le cornet), Cephalotus, Heliamphore, Nepenthes, Sarracenia (urnes qui sont des feuilles modifiées).

Qu'en est-il à La Réunion ? :

Poc-poc (Passiflora foetida) et sa cage d'amour aux poils visqueux : plutôt une protection du fruit ?

Le Thym marron (Erica galioides) : proto-carnivore ? Nous avons déjà vu des insectes piégés, sont-ils digérés ? Ou amendent-ils le sol en se décomposant ? Ces questions ont fait l'objet d'une conférence de Nicole et aussi d'un article dans le bulletin de l'Académie de La Réunion : « Séductrices de Bourbon ou la coévolution plantes-insectes à La Réunion ».

La Carnivorité se rencontre dans de très nombreux genres et même chez certains... rosiers d'après Olivier !

On ne les a pas vus dans la Roseraie du jardin Botanique !

Ce projet "Roses Bourbon" mêle patrimoine, études scientifiques et aménagement d'un espace créé par Monique Paternoster.

Nous avons voyagé de la haie de rosiers bordant "dans le temps lontan" les pâturages de la région de La Plaine des Cafres aux études génétiques de la rose Edouard (hybride spontané entre la rose de Damas et la Rose de Chine découvert en 1817 à La Réunion). Cette rose très prisée car parfumée et fleurissant plusieurs fois l'an a donné naissance à une "tribu" : La Tribu Bourbon !

Ce projet a pour ambition de mêler les horticulteurs qui souhaitent diversifier leur offre, les particuliers en collectant des rosiers "anciens" avec l'appui d'études scientifiques. Pas facile de concilier des intérêts divergents !

La roseraie du jardin botanique a tout de même vu le jour, sous forme d'un éventail, les différentes branches se déploient à partir de la rose d'origine "la Rose Edouard".

Celle-ci doit être inaugurée pour les 200 ans + ???? de la découverte de la matriarche de cette tribu !

On a réservé notre place !

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Café .. dans un autre jardin créole aux Colimaçons : merci Monique !

Et encore un grand merci à nos guides : Olivier Mehari et Monique Paternoster.

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Au revoir les gens !

© François DUBAN 2020