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Piton de l'eau Oct. 2017

En cette veille de Toussaint les avens et les âmes en peine doivent errer sur les routes car notre approche jusqu'au parking Foc Foc est émaillée d'incidents divers. Là-haut le brouillard et le froid nous attendent.

Nous marchons d'un bon pas. Quelques regards sur une flore éricoïde en son printemps glorieux malgré les rafales du vent, notamment à quelques touffes du merveilleux Cynoglossum borbonicum - Myosotis de Bourbon - BORAGINACEAE endémique qui peut être blanc ou bleu et même se donner d'autres nuances. Le vert pâle des feuilles de Sophora denudata sont de pur velours dans la lumière grise.

Les pas crissent sur les graviers de la piste retracée qui remplace le sentier en grande partie. Regrets.

Finalement le Piton de Bert est là, et sur le sentier qui descend une citerne dépare. Trouver l'accès du Piton de l'Eau n'est pas facile.

Enfin nous y sommes.

L'eau y est boueuse et parcourue de fines ondes incessantes que lui souffle le vent. Imperceptibles ou presque les étoiles bleues d'Eriocaulon striatum se present à la frontière  entre vase et herbes drues autour du cratère ancien maintenant comblé. Le brouillard s'est levé et laisse voir le ciel toujours bouché où le soleil s'échine à percer.

C'est un soleil vert dans ces parages durs à la vie qui nous retient longuement. Les connaisseurs apprécienront la vigueur et l'ordonnance des rayons de cet astre d’un autre royaume.

Temps suspendu.

Pique-nique comme toujours émaillé de délices fondantes, simples ou raffinées, venues d'ici ou d'au-delà des mers, endémiques et exotiques elles aussi.

Sur le chemin du retour le soleil percera, le volcan ne laissera voir que son enclos, et le ciel s'animera de tout un peuple de nuages divers, en l'occurrence de printemps austral.

© François DUBAN 2017