Accueil (Piton de l’eau)


Nanisme ultramontain et autres


La route du volcan après la traversée de la Plaine des Sables en ce jour de queue de dépression tropicale déprimée s’assimile à des montagnes russes, mais nous sommes bientôt rendus au parking d’où part le sentier vers la Pointe du Tremblet juste après lequel nous attend le Piton de l’eau, l’autre. Le paysage est encore ouvert, mais le brouillard brouille les lointains et les lieux prennent une dimension à la rare esthétique. Nous nous ébranlons pour une marche qui va tourner au calvaire : le vent, le brouillard et la bruine ont  mis leur manteau de vent de froidure et de pluie. Mais il ne faut rien exagérer.

Mais nous trouverons notre graal :  la rarissime Heterochaenia rivalsii, qui plus est, en fleur, dont la localisation ne sera pas donnée ici pour d’évidentes raisons de préservation.

     Nous progressons sous un ciel couvert mais on distingue encore les pitons alentour ouatés de brouillard. Comme le but de la sortie est loin, nous ne faisons que de rares pauses pour herboriser. J.-M. Grondin compense cette absence de haltes studieuses par son érudition botanique et géologique. Déjà sont repérées les espèces caractéristiques de la végétation éricoïde du massif du volcan dont Sophora denutada mais aussi les branles divers.

     Arrivés au bord du rempart le volcan est encore visible. Nous repérons des orobanches et d'adorables myosotis. 

     Nous progressons régulièrement le long du bord du rempart pndant de longues heures. Dans le vent et bientôt la bruine la marche devient plus difficile quand les bourrasques s'engouffrent sous les sursacs. Après la pointe du Tremblet, le vent redouble de violence mais nous touchons au but. Nous gravissons la pente qui mène au sommet du Piton de l'eau. 

     Nos efforts seront récompensés : nous parvenons à la pièce d'eau qui normalement occupe la quasi totalité du cratère. Elle est presque à sec. Sur tout le pourtour de le l’intérieur du cratère, une ceinture de joncs marque les limites normales de la pièce d’eau. Il ne reste qu’une flaque au centre, et de la vase plus ou moins dure sur laquelle on observe quelques exuvies de libellules.  

Le froid, le vent, la bruine rendent le pique-nique prévu ici problématique. Il est décidé de repartir et nous ferons halte pour nous restaurer sous un Sophora denutada ruisselant mais déjà sous l’arbre fontaine on distingue vaguement sur l’herbe nos ombres. Nous aurons d’ailleurs un très beau lever de soleil sur le chemin du retour, ce qui permettra de réchauffer des corps éprouvés et de mieux observer les orobanches, plantes sans chlorophylle et parasites absolus sur des pieds de myosotis et de pissenlit.

     

© F. Duban 2013