La sortie d'aujourd'hui se fait sous l'égide de Josette V. et grâce à elle. Qu'elle soit vivement remerciée pour l'organisation de la journée qui se termine au Centhor où nous sommes ravis de voir un professeur à l'œuvre et totalement dévoué à ses élèves.
À partir du parking que constitue une portion désaffectée de l'ancienne route du théâtre et tout proche de la Route des Tamarins, nous nous retrouvons bientôt sous celle-ci, dans un environnement sonore de véhicules au-dessus de nos têtes et de claquements de joints qui résonnent à leur passage.
Des plantes y ont trouvé un havre de fraîcheur mais — c'est le cas de ce qui reste d'un pied d'Herbe à Sitarane, célèbre empoisonneur — elles n'en sont pas moins desséchées en cette fin d'hiver austral. Nous attendons la pluie, désespérément.
Une fois dans la savane, nous ne pouvons que constater l'impact de la sécheresse sur les Margosiers, les pieds de Bois malgache — une Boraginacée (< bourrache ) —, et sur la savane en général, qui rend parfois l'identification hasardeuse. Essayons au moins de nous rappeler que "Les Fabacées c'est les gousses !"
Le Margosier en appellation binominale est le Melia azedarach L., "azedarach" qui veut dire "noir" en arabe.
Nous longeons un des nombreux canaux qui autrefois sur la côte est notamment transportaient l'eau ver les usines et les lieux habités comme le Canal Saint-Etienne à Saint-Pierre ou ici le Canal Bruniquel.
"Le canal Bruniquel, également appelé canal Lelièvre ou canal de Villèle, est un canal d'irrigation en maçonnerie de l'île de La Réunion, département d'outre-mer français dans le sud-ouest de l'océan Indien. Situé sur le territoire communal de Saint-Paul, il a été construit entre 1867 et 1868 par Joseph Lelièvre pour alimenter en eau les champs de cannes à sucre qu'il possédait à L'Ermitage ainsi que sa sucrerie de Bruniquel, édifiée en 1865. Capté dans le bassin Malheur, situé dans la ravine Saint-Gilles, le liquide s'écoulait vers le sud-sud-ouest dans le canal à ciel ouvert et faisait notamment fonctionner au début de son parcours, à une époque, le moulin kader de Saint-Gilles. Une station de pompage construite près de ce moulin durant l'entre-deux-guerres envoie de l'eau jusqu'à l'usine sucrière de Vue-Belle par une dérivation métallique. " (Wikipedia)
Autour de nous de nombreux Mât de Choca. Le Mât de Choca est vert et s'appelle Kader, d'où le nom du moulin Kader vers lequel nous nous dirigeons.
Ce qu'en dit Wikipedia est intéressent mais on en voit de toutes les couleurs :
"Un moulin kader est un type de moulin qui servait autrefois à la fabrication de fibres et éventuellement de cordes à partir des feuilles de l'agave américain (Agave americana), dit localement choka bleu, cadère ou kader, sur l'île de La Réunion, dans le sud-ouest de l'océan Indien." (Wikipedia)
"Le choca vert, appelé également cadère (Furcraea foetida), est une espèce florale de la famille des Agavacées que l'on trouve autour de la jonction des deux Amériques et dans les îles du sud-ouest de l'océan Indien. Cette espèce est monocarpique et comme son nom latin l'indique, (Furcraea foetida), dégage une odeur fétide au moment de sa floraison. Contrairement à la plupart des agaves, la floraison est suivie chez cette espèce par un bourgeonnement de plusieurs centaines de "boutures" réparties sur la hampe florale. Chacune est en fait un nouveau choca miniature, prêt à s'enraciner si le sol le permet. Ce système confère ainsi au choca un potentiel reproducteur extraordinairement supérieur aux autres agaves (dont les graines ont un faible potentiel germinatif), ce qui lui permet d'être une plante envahissante en certains endroits. " Wikipedia
M. -C. Nous dit que pendant la guerre, sa mère portait des soutien-gorges fait de fibres de Kader !
Le Choka vert (Kader) et d'origine américaine. Ses pointes dures peuvent causer de sérieuses piqûres contrairement à l'Aloe vera ? ? ? dont les feuilles se terminent en pointes molles.
La végétation reverdit, l’eau dans le canal apparaît, coule, devient limpide — une source dans le lit du canal en est la cause . Les lieux alentour ont été nettoyés et améliorés par des équipes d'Emplois verts qui ont réalisé un très beau travail quand on compare les lieux à ce qu'ils étaient depuis notre dernière visite.
Nous remontons dans la savane sèche, où quelques Bois de lait (Euphorbia tirucalli L. ) s'accrochent aux rares arbres avant de redescendre vers le moulin Kader et la station de pompage et les vestiges d'une civilisation mécanique.
Le lieu reste hanté par sa gloire passée
Au pied de ses murs sont repérées des Plumbagos protocarnivores.
Le retour se fera sous le chaud soleil.