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Sentier Josémont Lauret


Une fois regroupés sur le bon parking, Nicole C. nous raconte des merveilles géologiques sur la Rivière des Remparts que nous dominons. Nous sommes de fait juste au-dessus de son extrémité nord. De là on peut apercevoir d'épaisses couches de laves qui correspondent à une proto-vallée. Les mystères des effondrements prudemment appelés par les experts « accidents » qui ont mené à l'aspect ciruclaire de la ligne qui correspond à la Rivière des Remparts — voir la carte — sont discutés.  


Autre merveille, nous apprenons que sous le Cratère Commerson (prononcer « ko mer son » car Commerson est français) s'ouvre un puits vertical que l'on souhaite appeler Jeanne Barret. On comprendra pourquoi en lisant son histoire ici

 

Nous prenons ensuite la piste — le sentier Josémont Lauret. Nous passons respectueusement devant la stèle qui l'honore. Mourir seul de froid et d'épuisement dans ce milieu aujourd'hui baigné de soleil mais souvent hostile est une épouvante. 

Nous reconnaissons les espèces habituelles de ce milieu éricoïde tout le long du sentier, dont le thym marron, que l’on peut considérer comme une plante proto-carnivore. Mention spéciale doit être faite pour Hubertia Tomentosa var. Conyzoides. Plus menue, cette espèces se distingue pourtant difficilement de sa grande sœur Hubertia Tomentosa. Ce matin, elle est présente en nombre. On compte les pétales...

Nous prenons aussi le temps de vérifier la disposition des nervures secondaires des Fleurs Jaunes.  

L'excellent site mi-aime-a-ou précise qu' 

[à] La Réunion, il faut distinguer deux bois de fleur jaune :

- Fleur jaune des hauts, Hypericum lanceolatum Lam. angustifolium, endémique de La Réunion et qui pousse au-dessus de 2 000 mètres environs. [Les nervures secondaires sont parallèles.]

- Fleur jaune des bas, Hypericum lanceolatum Lam. lanceolatum, indigène des Mascareignes et des Comores et qui pousse entre 500 mètres et 1 800 mètres environ. [Les nervures secondaires sont plus grossières et non prallèles.] 

Le sentier est comme pavé, tant la coulée de lave est aplanie à souhait par endroits, comme celui où se trouve incrustée une bombe volcanique. Étrange sensation d'assiter à un instant remarquable et très ancien, figé ici  pour l'éternité et donné à la contemplation des générations de visiteurs qui se succèdent au fil des temps. 

 Arrivée à l'Oratoire Sainte-Thérèse, où le regard découvre les espaces immenses alentour, dont le Fond de la Rivière de l'Est. 

Nicole C. attire notre attention sur le fait qu'ici, avec les bouquets de fleurs déposés autour de l'oratoire, plusieurs espèces exotiques se sont installées, dont la Grande Véronique et le Fuschia Magellan. Le calice d'une fleur du Fuschia est percée. Insecte ? Sûrement un oiseau, un de ces merveilleux petits oiseaux des Hauts

La descente commence vers le Plateau des Basaltes. Le long du sentier, quelques beaux spécimens de Liane savon, de Psiadia anchusifolia, et de Faujasia pinifolia

Pause pique-nique sous les ombrages d'un pied de Sophora denudata vivement remercié pour son hospitalité. 

Avec la descente vers la Plaine des Sables la quête du Graal commence. En vain. Point d'Heterochaenia ensifolia en fleur. Point d'Heterochaenia ensifolia tout court. Seule une Heterochaenia rivalsii est par miracle repérée dans le mur végétal du rempart par le regard acéré de Mireille B. 

Mais le spectacle est grandiose et arrivés dans la Plaine nous retrouvons les adorables Cynoglossum. Comment font-ils pour résister ici dans les gravillons, battus par les vents, mordus par le froid, mais en apparence laissés tranquilles par les bipèdes verticaux ? 

Lesquels circulent au loin dans leurs voitures et auront l'extrême obligeance de prendre nos chauffeurs en stop.

Le volcan dans la lumière au loin…


© F. Duban 2015