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En premier lieu, nos plus vifs remerciements à la propriétaires des lieux , Madame Delmas, qui nous a si aimablement accueillis avant d'en tracer lhistorique ainsi que celui des actions menées par les membres de sa famille, dont son grand-père, son père, ses tantes, actions qui ont permis de préserver les joyaux botaniques de cette forêt ainsi préservée.

Un grand merci aussi à Andrée Féménia qui a déniché l’existence de cet ENS (voir plus bas) et a trouvé le moyen de mettre en œuvre sa visite auprès des autorités… C’est un joyau caché, à bon escient d’ailleurs,  qu’il nous a été donné de visiter grâce à elle.

Le Forêt se situe à peu prés entre Zanzibar et Saint-Benoît. On comprendra que l'on ne donne pas d'autres précisions sur un site internet grand public, les braconnages portant atteinte à l'intégrité des lieux. Les poursuites sont systématiques et ont déjà conduit à des jugements sévères.

Notre mentor Nicolas VITRY, Agent du GCEIP, nous prodigue à son tour quelques informations sur les actions menées par son association et les forêts dont il a la gestion.

La Forêt de Ste-Thérèse occupe 30 ha, ce qui est très peu comparé à la Forêt de Notre-Dame de la Paix (presque 300 ha), la Forêt de Sans-Souci (400ha) ou la Forêt des Hauts de Montvert (213 ha).

Le GCEIP, Groupement pour la Protection de l'Environnement et l'Insertion Professionnelle est une association créée en 2004 pour gérer les espaces naturels sensibles.

Le GCEIP assure, outre l'insertion professionnelle, la conservation, dont la lutte contre les pestes, mais aussi la restauration écologique : il s'agit de replanter des espèces indigènes et endémiques sur les espcaces qui lui sont confiés.

Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) sont financés par le Conseil Général grâce à une taxe prélevée sur les permis de construire : plus on construit, mieux on peut protéger ce qui a été épargné !

Nicolas VITRY travaille aussi pour le volet conservatoire : il rappelle qu'il est nécessaire d'avoir des ouvriers sur le terrain pour assurer la conservation des espaces dont le GCEIP a la responsabilité. Il s'agit notamment de contrer la propagation des espèces exotiques envahissantes.

Le GCEIP assure également un travail d'animation — nous en sommes un exemple par notre présence sur le site — et ce travail d'animation concerne pour les 3/4 un public scolaire, in situ ou ex situ — comme par exemple la fête de la science annuelle à la fin du mois de novembre, qui voit arriver des cars entiers d'élèves et qui foncitonne très bien.

La garderie (sic) est un autre aspect des actions du GESEIP par laquelle on vise à contrer les déprédations des braconniers. Une personne du GCEIP est assermentée et a donc le droit de dresser procès-verbal. On ne parlera pas des risques encourus. Et la répression des actions malveillantes n'est pas toujours la priorité des polices municipales ou de la gendarmerie, d'autant plus que les conditions qui encadrent les interpellations sont très rigoureuses, le facteur temps notamment jouant beaucoup.

La connaissance des milieux confiés au GCEIP fait aussi partie de ses missions. Des enquête phytosociologiques sont menées dans ce but.

Après ces explications nous pénétrons sous le couvert d'une forêt exceptionnelle car on reconnaît du premier coup d'œil un milieu qui n'a jamais été déboisé, même si la présence anthropique se remarque ça et là. Les arbres y atteignent une grande hauteur, comme les affouches et les nattes, grands et petits. Cette forêt est bistrate, arborée avec de grands arbres donc, où règnent les Sapotacées (les Nattes) et sous leur couvert, la deuxième strate, celle des arbustes. À mi-hauteur entre les Bas et les Hauts, c'est aussi une forêt de transition. 

Pourtant cette forêt s'étale dans un environnement désormais périurbain et agricole, lambeau sauvé du "développement".

C'est une extrême satisfaction de trouver ici des espèces ailleurs rares et dont on ne dira pas tous les éléments pour ne pas tenter les braconniers.

Nicolas VITRY nous guide à la découvertes des Affouches, des Nattes, des Tans rouges, des Bois de papaye, des Bois de Charles et des Tans georges.

L'un des moments clés de la visite sera la clairière où une opération de regénération écologique est menée.

Les envahissantes (Raison marron notamment, Goyavier) sont réduites en compost, vérifié comme ne contenant pas de possibilité de germination avant d'être réutilisé, et en leur place sont plantées des endémiques — Tan rouge, Change écorce, Bois rouge, Bois d'oiseau — dans le respect des écotypes.

Le Champac est une invasive et ses feuilles mortes tapissent le sol et empêchent d'autres espèces de pousser.

La visite de la ravine et de son gigantesque Affouche est un enchantement, gâté par la fait que les bords en étaient à la saison tapissés d'orchidées, pillées, disparues...

Nous quitterons à regret ces lieux hospitaliers où règnent un calme apaisant et une lumière très douce.

Le retour à la civilisation se fera en retrouvant nos véhicules qui nous mènent au Domaine Archambaud, où le pique-nique pris, nous explorons le forêt attenante régénérée par les Agents du GCEIP et par les scolaires. Il y a là des actions sur le terrain à saluer, qui espérons-le résisteront au temps.


Nous ne remercierons jamais assez Nicolas VITRY pour son amabilité, ses compétences, son érudition, sa passion pour les espaces naturels sensibles, et tout simplement sa serviabilité.

© F. DUBAN 2014