Sous la haute voûte des Poiriers des Antilles (Tabebuia heterophylla), un premier choix se fait pour le sentier du Bassin Sassa. En empruntant la rue Julius Hoarau, on trouve une jolie pancarte qui indique le début de la descente dans la ravine où coulent des eaux, vives parfois, dont le murmure fait toute la sérénité de ce matin calme. Les jardins créoles sont au zénith de leur luxuriance. La margose sauvage accrochée aux grillages étale ses fruits éclatés et ses fleurs jaunes. Des avocats marrons servent de tuteurs. Le sentier plonge dans la ravine encaissée. On perd de vue ou presque les cases de l’Entre-Deux et nous marchons le long de l’eau, de pierre en pierre à travers de multiples petits guets. P. achète des Longanis que vient de cueillir un Monsieur d'ici. On avait repéré une échelle en aluminium dans la végétation dense, et de là les grappes de fruits. Frais, leur subtil parfum tout autant que leur goût en font de Bourbon un des attraits les plus doux. On trouve en travers du lit de la rivière des “brèches” qui ressemblent furieusement à des blocs de ciment enfermant des cailloux et qui sont les restes des éruptions du Piton des Neiges remontant à 200.000 ans. On consultera les photos pour se faire une idée de la végétation et du cadre somptueux de ce sentier des plus accueillants.
Une fois reposés aux abords du Bassin Sassa se pose la question de savoir si nous poursuivons. Il est décidé sans coup férir d’emprunter le sentier du Bras de la Plaine. Monsieur le Préfet, nos plus humbles regrets pour cette transgression que la fréquentation des lieux conteste. Le sentier très agréable sous le couvert d’une végétation fournie descend le rempart en pente douce vers la rivière. On entend bientôt le murmure des eaux au pied d’un sublime rempart où la roche rouge et la luxuriance des frondaisons sont baignées de la lumière de midi, roi des étés étendu sur [le Bras de] la Plaine… En matière de botanique, les différents étages de végétation offrent une variété d’essences dont rendent compte les photos des randonneurs associés.
La halte se fera sur les berges du Bras de la Plaine, une fois franchie la passerelle, non loin d’une cascade gigantesque qui tombe du haut du rempart en fines perles de pluie. Nous ne sommes pas seuls au paradis à pique-niquer. Le retour se fera sans les difficultés postprandiales appréhendées.