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FEMENIA/BEGUE : [Depuis le] gîte de Diana Dea, nous avons suivi le nouvel itinéraire qui conduit au sentier botanique de la forêt.

Ce nouvel accès évite la prairie de chasse en la longeant sur la droite et nous fait pénétrer immédiatement dans la forêt de Bois de couleur. Il a été mis en place pendant le confinement par les jeunes gardiens du gîte. Et c'est en riant qu'ils affirment ne pas avoir vu le temps passer pendant ces deux mois !

Les Bois de perroquet,  pomme, banane, balai, négresse, tambour étaient bien au rendez-vous. Par contre les nombreuses orchidées d'espèces différentes ont fleuri sans nous ! Dommage !

Nous avons encore bien été surpris par des Bois de négresse (qui ressemblaient à des Bois de papaye), des Bois de balai (qui ressemblaient à des Bois de nèfles), des Corces blancs "géants", des Bois de tambour (qui ne ressemblaient pas à des Bois de tambour !)... Dure reprise pour ceux d'entre nous qui sortaient de leur cabane de confinement.

Un grand merci à Christine C. qui nous a permis de passer une excellente journée. Merci aussi aux deux jeunes gardiens pour leur accueil, leur travail dans la forêt, et leur invitation au repas des Bambis !

Nous avons trinqué (plus d'une fois) à la santé des absents, toutes nos meilleures pensées à GEO, Cécile et Annie-Claude.


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F. DUBAN : Le nouveau sentier comme indiqué plus haut laisse pénétrer d’emblée dans la forêt, et comme justement noté, les normes sont explosées par une Nature qui ne saurait rentrer dans les clous de la taxonomie des hommes sans rappeler que le vivant est mouvant, qu’il évolue et s’adapte et qu’il faut le regard du scientifique passionné et toujours sur le terrain pour s'y retrouver dans les transfigurations du végétal ici au summum de sa luxuriance dans les hauteurs arrosées de la côte au vent. 

Nous grimpons le long des flancs d’une ravine dans un sous-bois dense où chaque arbre et arbrisseau tente de se hisser au plus haut pour atteindre la lumière alors que nous évoluons dans la pénombre du sous-bois.

Un des facteurs qui sans doute peut expliquer ce que nous appelons extravagances hors normes est sans doute à trouver dans la foisonnement vertical du goyavier qui règne ici en maître. Les endémiques sont obligées de se hisser au plus haut, ou, si elles trouvent un pavé de lumière entre les arbres alentour, il semblerait qu’elles laissent  grandir leurs feuilles qui atteignent des tailles à nos yeux démesurées. C’est le cas entre autres de Homalium paniculatum.

Autre étrangeté sans doute liée aux jeux de lumière et de confinement en sous-bois, les variations en taille de Cnestis glabra, très présent dans ce secteur.

Le joyau de cette sortie sera la découverte de Phaïus tétragonus.

© François DUBAN 2020