De La Cayenne à l'Anse des Cascades
Aujourd'hui nous allons accompagner Eric Longsworth, violoncelliste américain, qui fait à pied le tour de l'île avec son instrument sur le dos. Nous rejoignons le petit groupe qui l'accommagne à La Cayenne avec comme objectif de rejoindre l'Anse des Cascades.
La marche d'aujourd'hui n'est donc pas véritablement orientée vers la botanique. Nous sommes plutôt à l’écoute de deux guides, Jean-Marc et Johnny, mis à la disposition du groupe par la Mairie de Saint-Rose. Ils savent le nom de chaque quai, de chaque anse, et mille et une histoires, celles qui ont accompagné leur enfance comme leurs vies d’adultes sur ce territoire du Sud.
Le sentier littoral est ici au niveau de la mer sur cette côte entre La Cayenne et le Piton de Bellevue. On y trouve la végétation habituelle de bord de mer de la côte sud-est, avec ses Badamiers et ses Pandanus comme reprrésentants les plus remarquables.
Les traces du passage de l'étrange Fakir, cyclone surgi soudain des mystères des genèses de météores, y sont encore tristement visibles. D'énormes Badamiers, Filaos et Pandanus ont ainsi été couchés pour toujours. Ce sera à l'Anse des Cascades que les destructions seront les plus tristement spectaculaires. Le cadre naguère idyllique y est sinistre et les travaux de nettoyage sont loin d’être terminés.
Le pique-nique se fait à Piton Sainte-Rose, près de la mer, au terme de la coulée de 1977 sous de grands Filaos.
Le sentier littoral jusqu'à l'Anse des Cascades se déroule sur le hauteurs des falaises à l'ombre le plus souvent de Badamiers, Pandanus et Doucettes. On trouve aussi du Bois malgache.
La beauté spectaculaire de cette côte ne peut que laisser émerveillé. Lumière omniprésente baignant le bleu de l'Océan, le blanc de l'écume des vagues se fracassant sur la roche noire. Elle fait aussi rutiler tous les degrés de vert d'une végétation luxuriante car arrosée quasi au quotidien de soleil et de pluie.
Un peu avant d'arriver à l'Anse des Cascades, une minuscule touffe de Lobélie résiste vaillamment à l’omniprésént tapis des aiguilles de Filaos, désormais l'ennemi public numéro un de la Mairie de Sainte-Rose car leur invasion sur les coulées récentes empêche le déroulement normal de la reprise végétale habituelle — lichens, fougères et mousses, Bois de rempart, puis Forêt de Bois de couleur des Bas deux ou trois siècles après. Les Filaos exotiques s'installent désormais avant les Bois de rempart endémiques, et leur tapis d'aiguilles étouffe toute autre velléité végétale. C'est le drame du Filao dénoncé par René Robert.
Nous avons été tres heureux d'accompagner Eric dans sa quête de toutes les formes d'expression musicales présentes sur l'île qu’il accompagne sur son violoncelle en improvisations virtuoses, tout spécialement en ce jour de triste anniversiare pour l’Amérique.